Devil Town

Cette fois on va se pencher sur une chanson pas très connu, du moins beaucoup moins que "Hallelujah".

C'est une chanson que j'ai découvert en regardant une série, sûrement une des meilleurs séries, Friday Night Lights. L'histoire d'une petite ville du Texas qui ne vit que pour le football américain. C'est à travers ce sport que l'on découvre cette ville pleine de tourmente, de racisme, de pauvreté, de drogue mais aussi de solidarité, de dépassement de sois. Bref une excellent série à voir et avec une bande original top. C'est à la fin de la saison 1 que l'on entend ce morceau en entier. Et c'est ce moment là, cette scène finale avec cette musique qui donne une émotion incroyable.

L'original

La chanson original est donc de Daniel Johnston. Elle fut publié en 1990 sur le 11éme album de l'artiste, 1990.

Daniel Johnston est un musicien atypique, il est dessinateur, chanteur, pianiste, guitariste. Il est considéré comme le père fondateur de ce qu'on appel le lo-fi. Ce style de musique est à l’opposé des albums studios. Ici les artistes enregistre leur musique de façon brute, sans artifices, un son de garage rock.

Daniel Johnston enregistre ses premiers album sur des cassettes qu'il copie ensuite avant de les distribuer. Ses chansons sont très "sales", le son n'est pas nettoyé et souvent accompagné d'un seul instrument.

L'album ouvre directement avec le morceau "Devil Town". Le morceau d'une 1m04 ne comprend aucun instrument, seulement le chant de Daniel. On pourrait s'attendre à quelque-chose de vide, d'horrible, mais c'est tout le contraire. La voix de Daniel Johnston sonne avec une délicatesse et une sensibilité qui donne aux paroles de sa chanson une puissance. Il n'a pas une voix pourtant très mélodieuse mais ici ça sonne juste, Comme un appel à l'aide, une tristesse dans sa solitude qui l'entoure.

On retrouve également dans l'album des morceaux beaucoup garage rock. Le morceau "True Love Will Find You in the End" me touche énormément. Il vous renvoie des années en arrière, un jeune adolescent prend sa guitare, commence à gratter les cordes autour d'un feu pour charmer une fille qu'il regarde du coin de l'oeil.

Cette album sent bon le vieux rock garage américain. L'insouciance d'avoir un son aseptisé mais le plaisir de jouer pour jouer.

La reprise

Il existe plusieurs reprise de la chanson, cependant je vais m'arrêter sur la version de Tony Lucca qu'on retrouve sur la bande originale Friday Night Lights.

L'album est une très bonne compil de morceaux rock et country. Dessus on retrouve aussi bien du Stereophonics, The Killers, Starsailor que Outkast ou encore Explosions In The Sky à qui on doit la bande original du film.

Parmi tous ces titres, il y a donc "Devil Town" par Tony Lucca. Pour la petite histoire, à l'origine la production souhaitait utilisé une autre reprise de la chanson par le groue Bright Eyes. Cependant le groupe n'a pas voulu que leur version soit utilisé. La production a donc demander à la maison de disque de Daniel Johnston qui leur à proposer plusieurs artistes pour faire la reprise, dont Tony Lucca. C'est pour ça que la reprise de Tony Lucca et de Bright Eyes sont énormément similaire.

Comparè donc à la version original on est loin mais très loin du son garage avec juste une voix.

Pour accompagné le chant cette fois il y a une mélodie, des choeurs. Et pourtant cette reprise garde l'esprit de Daniel Johnston. Elle sonne beaucoup plus rock mais en même temps on ressent la solitude d'être dans cette "Devil Town". On a l'impression d'être dans un bar de petite ville, avec un petit groupe qui joue sur une scène. C'est ça que j'aime dans cette reprise.

La reprise n'est pas meilleur que l'original, ni l'original meilleur que la reprise. Elles ont toutes les deux une interprétation différente mais juste de la "Devil Town" dans laquelle ils sont.

Pour finir si vous souhaitez découvrir l'univers de Daniel Johnston, je vous conseil de vous jeter sur l'album The Late Great Daniel Johnston: Discovered Covered. C'est une compil qui regroupe quelques grand titres de Daniel Johnston ainsi que des reprises par des groupes fan (Beck, TV on the radio, Eels, Mercury Rev).

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